dimanche 22 mars 2015

1. Les fixateurs: faire d'une pierre trois coups

Dans cet article j'aborderai le premier des sept principes de la prétox que je rappelle rapidement:
  1. tapisser les intestins de fixateurs
  2. calmer l'inflammation
  3. ouvrir la voie des intestins
  4. protéger et renforcer les reins
  5. protéger et renforcer le foie
  6. renforcer le système de détox propre au corps
  7. déceler les champs d'interférence
La première étape de la prétox consiste donc à choisir un fixateur pour faire d'une pierre trois coups:
  1. calmer l'inflammation des intestins
  2. ouvrir la voie des intestins et ainsi
  3. protéger les reins.
Il est important de comprendre que ces trois points correspondent à un même geste thérapeutique, à savoir tapisser les intestins de fixateurs, c'est-à-dire de substances capables de fixer les toxines dans les intestins ce qui envoie un signal aux cellules pour leur indiquer qu'elles peuvent commencer à détoxifier puisqu'il y a le nécessaire dans les intestins pour fixer les toxines qui vont affluer et éviter une réabsorption à ce niveau. En l'absence de fixateurs dans l'intestin, non seulement la réabsorption des toxines par les parois intestinales vers le sang devient possible mais aussi la simple présence de toxines libres dans les intestins crée une réponse inflammatoire qui, elle, à son tour, envoie le signal au foie et aux cellules d'arrêter ou de ralentir considérablement leur travail de détox. Mais sans même parler de métaux lourds ou de toxines environnementales, le corps doit de toute façon se débarrasser de ses déchets métaboliques qui emprunteront donc la voie des reins. Malheureusement les reins sont souvent déjà affaiblis par une intoxication chronique aux métaux ou aux toxines environnementales ou par la maladie chronique.

Il est vital de ne pas commencer une détox avec des substances qui délogent et mobilisent les toxines sans s'assurer au préalable qu'elles pourront être éliminées en toute sécurité par les intestins. Une détox commence toujours par la dernière phase de la détoxification, la phase III: le transport vers les intestins. Les fixateurs intestinaux qu'utilise le docteur Klinghardt sont:
  1. la Chlorella
  2. le Metal Sweep
  3. la Zéolite
  4. l'Ecklonia Cava
  5. l'Argile (verte)

1. La chlorella


La chlorella est une micro-algue verte d'eau douce qui a tellement d'études scientifiques probantes à son actif (plusieurs milliers) qu'il est franchement étonnant qu'elle ne soit pas universellement connue et utilisée. Cet engouement scientifique s'explique par ses multiples bienfaits pour la santé ainsi que sa capacité à lier et absorber n'importe quelle substance toxique connue de l'humanité: métaux lourds, organophosphorés, organochlorés (pesticides, insecticides, fongicides), conservateurs alimentaires, conservateurs du bois, dioxine, peintures, teintures, PBDE et les substances radioactives, et cela de manière intelligente et sélective, c'est-à-dire qu'elle absorbe et élimine le mauvais mais laisse à l'organisme tout ce qui est bon pour lui. Les chélateurs pharmaceutiques tels que le DMPS ou le DMSA à l'inverse, même s'ils sont très efficaces pour lier le plomb, le mercure, le cadmium et l'arsenic ne font par contre aucune différence entre ces métaux toxiques et les métaux utiles comme le zinc ou le cuivre, d'où l'intérêt de suivre nos taux de zinc, de minéraux et d’oligoéléments si nous utilisons ces chélateurs.

Les informations sur la chlorella sur Internet ne manquent pas que ce soit en français, en allemand ou en anglais. Il est malheureusement difficile par moment de faire la part entre les allégations publicitaires par les fabricants de chlorella et les faits vérifiés par les études scientifiques ou l'expérience clinique. A en croire les fabricants, leur chlorella est bien la meilleure, puisqu'ils utilisent la meilleure variété, la meilleure méthode de culture avec la meilleure garantie de pureté, la meilleure méthode de pulvérisation etc. J'ai donc décidé de présenter ici les explications du docteur Klinghardt à propos de cette plante qu'il utilise en pratique clinique depuis 1985. Son protocole de détox a connu bien des modifications depuis ce temps, à une exception près: la chlorella en demeure un outil essentiel. Tout ce qui suit est une synthèse de plusieurs articles que Klinghardt a dédié à cette algue.

a. Bienfaits en général
Voici un petit aperçu des vertus de la chlorella et j'insiste sur "petit":
  • antiviral (particulièrement le cytomégalovirus de la famille de l'herpès)
  • renforce le système immunitaire
  • guérit la flore intestinale
  • aide à la digestion
  • a un effet alcalinisant
  • effet préventif contre le diabète
  • normalise la résistance à l'insuline
  • aide à la fois en cas de diarrhée et de constipation
  • super-aliment: 50 à 60% de son poids est constitué de 18 acides aminés différents, dont l'acide glutamique, la glycine et la cystéine, les trois précurseurs du glutathion. Elle augmente donc naturellement les niveaux du glutathion.
  • contient toute une série de minéraux, d'oligoéléments et de vitamines, dont entre autres la vitamine B12 dans sa forme méthylcobalamine, la vitamine B6, le magnésium, la chlorophylle, la bêta-carotène pour n'en citer que quelques uns
  • absorbe toutes les toxines connues
  • guérit et active les mécanismes de détox propres au corps
  • augmente significativement le glutathion réduit
  • contient des peptides qui réparent la céruléoplasmine et la métallothionéine, deux acides aminés que le corps produit pour se protéger des métaux lourds.
  • contient 12% d'acides aminés gamma et alpha linoléiques qui aident à contrebalancer l'absorption accrue d'huiles de poisson pendant la phase ON de détox
  • contient de la méthylcobalamine (vit B12), un nutriment essentiel pour le système nerveux qui répare les neurones endommagés et possède sa propre action de détox
  • le CGF (chlorella growth factor ou facteur de croissance de la chlorella) aide le corps à se débarrasser de ses toxines en profondeur d'une façon que la science ne s'explique pas encore. Il semble que la chlorella ait développé pendant des millions d'années des protéines et peptides spécifiques contre tout type de métal toxique.
  • les porphyrines contenues dans sa chlorophylle possèdent des capacités de fixateurs de métaux particulièrement efficaces en favorisant la détox intracellulaire
  • etc.
Avec ses multiples avantages et vertus, la chlorella nous vient en plusieurs variétés différentes dont seulement deux sont communément utilisées à des fins thérapeutiques:
  • la chlorella vulgaris et
  • la chlorella pyrénoïdosa

b. Sécurité et tolérance
La chlorella peut être utilisée à très hautes doses sans aucun effet négatif sur la santé. Des chercheurs du "National Institue of Nutrition" en Inde ont publié une étude sur la LD50 des cobayes (la LD50 est la dose qui tue 50% des cobayes) et n'ont pas pu trouver une dose ne serait-ce qu'approximativement problématique. Lors d'essais menés sur des êtres humains une dose aussi gigantesque que 500g de chlorella a tout juste réussi à produire quelques gaz.

Klinghardt fait remarquer que les japonais et les coréens avalent traditionnellement jusqu'à 4000 tonnes de chlorella par an sans que jamais aucun effet nocif n'ait été rapporté. Les agences de sécurité sanitaire japonaises ont décrété qu'elle n'a plus besoin d'autres études pour évaluer sa sécurité qui est donc garantie.

Bien sûr, comme avec tout aliment, il peut exister des réactions allergiques aux composants de la chlorella. Il convient de soigneusement distinguer une réaction véritablement allergique des effets de mobilisation des toxines ce que Klinghardt fait en pratiquant le "Autonomic Response Testing", sa méthode de test musculaire kinésiologique.

c. Mode d'action
La membrane cellulaire de la chlorella possède trois couches. Dans la chlorella pyrénoïdosa la couche extérieure contient une substance appelée la sporopollénine qui n'est pas décomposée ni absorbée par la digestion et arrive dans l'intestin intacte pour exercer son effet de fixateur. On lui attribue en outre des propriétés anti-tumorales. La chlorella vulgaris ne comporte pas cet élément dans sa membrane extérieure qui est donc plus facile à digérer. Les substances responsables pour les multiples propriétés de fixateur de toxines chez les deux chlorellas sont les hémicelluloses A et B dans leurs membranes. Avec ou sans sporopolléine les membranes des chlorellas est dure et difficile à digérer et doit être "prédigérée" par soit le broyage mécanique, soit les ultrasons, soit chimiquement.

Lors de la digestion, leur membrane n'est pas absorbée dans l'intestin, mais elle y extrait les toxines circulant dans le sang par et à travers la paroi intestinale, les fixe et les évacue par les selles. Tous les précieux nutriments de cette algue seront disponibles à l'organisme s'il arrive à bien digérer la membrane. Ces nutriments sont alors absorbés par le sang et possèdent des capacités pour mobiliser les toxines dans le milieu extra- et intracellulaire. Cet effet dépend donc de la performance digestive de la personne. Les malades chroniques avec une digestion faible profiteront des autres produits à base de chlorella qui mettent ses nutriments à disposition sans demander une puissance digestive particulière. Mais puisque cet article se concentre sur les fixateurs intestinaux (on ne veut pas encore mobiliser de façon ciblée pendant la prétox), je ne parlerai pas ici de ces autres produits à base de chlorella et attendrai le moment où il s'agit justement de déloger et mobiliser les toxines dans les tissus et à l'intérieur des cellules.

Le pancréas produit à chaque dose de chlorella une certaine quantité  d'enzymes, les cellulases, capables de digérer la membrane pour libérer les nutriments. Mais il n'en libère pas plus, même si on augmente la dose. C'est-à-dire peu importe combien de chlorella on ingère, il n'y a jamais qu'une certaine quantité de membranes qui seront décomposées et par conséquent jamais qu'une certaine quantité de nutriments qui sera libérée. Ces nutriments sont capables de mobiliser et véhiculer les toxines. Il faut donc retenir de tout cela que la quantité de toxines que les nutriments de la chlorella arrivent à mobiliser n'est pas proportionnelle à la quantité de chlorella qu'on ingère, mais reste constante selon notre capacité digestive.

Par exemple: une capacité digestive capable de libérer tous les nutriments de 1g de chlorella, ne libérera pas plus de nutriments avec 10g. La quantité de toxines mobilisées sera donc la même pour 1g ou pour 10g. Par contre, les membranes non digérées des 9g restants se retrouvent ensuite dans les intestins et peuvent y agir en tant que fixateur. Plus on augmente alors les doses, plus nous disposons de membranes fixatrices dans l'intestin qui pourront alors capter et éliminer les toxines mobilisées par les nutriments qui ont été libérés pendant le processus de digestion.

Grâce à ses nutriments la chlorella nettoie le sang. Si on donne donc des doses trop basses, beaucoup de toxines seront mobilisées, mais peu sera fixé dans les intestins. Le patient aura des effets secondaires dus à ce ratio défavorable aux membranes fixatrices non-digérées. Les nutriments vont secouer le pommier, mais il n'y aura pas grand monde pour les ramasser. A l'inverse, si on donne beaucoup de chlorella, la même quantité de toxines sera mobilisée (dû à la quantité fixe de cellulases), mais cette fois, tout ce qui a été mobilisé peut être efficacement fixé dans l'intestin et éliminé par les selles.

d. Quelle variété choisir ?
Ce qui vient d'être dit est vrai pour les deux sortes de chlorella. Mais grâce à la présence de sporopollénine dans la membrane de la chlorella pyrénoïdosa, cette dernière est plus indiquée pour agir en tant que fixateur. Si la performance digestive est bonne et que la pyrénoïdosa est bien tolérée, les nutriments qu'elle contient sont bien sûr libérés, mais leur biodisponibilité dépend de la performance digestive de chaque personne.

La membrane cellulaire de la chlorella vulgaris est plus fine et ne comporte pas de sporopollénine. Son pouvoir fixateur est donc moindre, mais puisqu'elle est plus facile à digérer, elle libère plus facilement ses nutriments qui sont par conséquent bien plus biodisponibles. Puisque certains de ses nutriments jouent sur les trois phases de la détox propres au corps: mobilisation, conjugaison et transport, il faut faire attention de prendre des doses plus importantes au moindre signe de mobilisation des toxines pour être sûr d'avoir plus de fixateurs dans les intestins que de substances qui mobilisent les toxines.

Résumons avec les paroles de Klinghardt:
"La chlorella vulgaris brille par sa valeur nutritive et sa fonction en tant que navette, la pyrénoïdosa brille par son pouvoir fixateur de sa membrane cellulaire immensément absorbante qui aspire à elle tous les déchets et toutes les toxines, les fixe et les élimine par les selles. C'est donc cette variété qu'il faut privilégier pour agir comme fixateur au niveau des intestins."
"Nous utilisons les deux espèces de chlorella. La paroi cellulaire de la chlorella vulgaris est plus facile à digérer et est souvent mieux tolérée. Malheureusement il lui manque la sporopollénine qui est présente dans la couche extérieure de la membrane cellulaire de la chlorella pyrénoïdosa. C'est une substance très importante pour fixer les toxines. Pour la détoxification la pyrénoïdosa est donc plus efficace si elle est tolérée. La chlorella vulgaris nous sert de nutriment de base et de multivitamine."
C'est donc la chlorella pyrénoïdosa qui prend le rôle de fixateur intestinal et la vulgaris celui de multi-vitamines universel et plante à tout faire.

e. Soucis de qualité
En ce qui me concerne, je fais confiance aux produits que Klinghardt et Joachim Mutter conseillent puisqu'ils les utilisent sur leurs propres patients avec succès. Quant à l'achat d'une bonne chlorella il faut faire attention à quelques facteurs:
  • comment elle pousse
  • son lieu de fabrication
  • son traitement
Il faut que votre chlorella ait vu le soleil! Certaines marques cultivent la chlorella à l'intérieur pour assurer la pureté et éviter toute pollution, mais cela n'a absolument aucun sens puisque de cette façon elle ne peut développer la chlorophylle qui fait justement la force de la chlorella. Votre chlorella doit donc avoir vu la lumière directe du soleil.

Quant au lieu de fabrication, renseignez-vous sur les conditions de ce lieu. La Chlorenergy par exemple vient du Japon. Mais son site de production se trouve sur une petite île à plus de 400km au sud-est de Fukushima. Il paraît que la chlorella en provenance de Chine pourrait être polluée, mais ce ne sont que des ouï-dire ...

Il existe différents traitements qui revendiquent tous de permettre la meilleure digestibilité tout en gardant son pouvoir détoxifiant intact. J'avoue que je n'ai encore aucune information fiable sur leurs avantages et inconvénients. J'ai décidé de prendre la marque Chlorenergy, qui est une marque japonaise que Klinghardt utilise depuis qu'il la connaît. Selon lui, elle aurait l'avantage d'une bonne digestibilité tout en gardant sa performance de fixateur et de fournisseur en nutriments. Elle contient également du C.V.E (chlorella vulgaris extract) qui ajoute encore aux propriétés bienfaisantes pour la santé. C'est pour ces propriétés globalement favorables à la santé que je prends cette chlorella, moins dans sa qualité de fixateur intestinal. Mon fixateur intestinal a été et demeure jusque-là le Metal Sweep.

f. Posologie et utilisation
En prétox, pour la vulgaris ou la pyrénoïdosa:
  • combien: 15 à 30 comprimés de 200mg (soit 3 à 6g par prise)
  • quand: 30min avant les trois repas et avant d'aller se coucher, donc 4x par jour
Pour la Chlorenergy qui a l'avantage d'être plus concentrée:
  • combien: 8 à 15 comprimés par prise
  • quand: pareil que pour les autres, à savoir 30 minutes avant le repas et avant le couche
Klinghardt conseille de ne pas prendre la chlorella en même temps que la vitamine C.

Et en cas d'effets secondaires, il convient donc de distinguer les réactions véritablement allergiques des effets provenant des toxines mobilisés et véhiculés à travers l'organisme. Si on peut exclure une réaction allergique, la règle est: plus il y a d'effets secondaires, plus il faut augmenter la dose, surtout ne pas la réduire ou arrêter. Des petites quantités de chlorella mobilisent plus de métaux qu'elles ne fixent dans les intestins et de grandes quantité de chlorella fixent plus qu'elles ne mobilisent.

Pour les personnes éprouvant des difficultés à digérer la chlorella pyrénoïdosa à cause de sa paroi cellulaire plus épaisse, il est possible de supplémenter en Cellulase qui est disponible dans beaucoup de magasin de diététique. Prendre la chlorella pyrénoïdosa en même temps que le repas peut aider également, mais est beaucoup moins efficace.

2. le Metal Sweep (= IMD = Microsilica) 


Ceci est un produit mis au point par Chris Shade. Il porte le nom de IMD (Intestinal Metal Detox) s'il est vendu par Quicksilver Scientific ou Microsilica s'il est vendu par BioPure; le Metal Sweep n'existe que chez BioPure et n'est rien d'autre que du IMD/Microsilica enrichi en vitamine C.
Tandis que la chlorella pyrénoïdosa est à très large spectre (la chlorella est, comme toutes les plantes, intelligente: elle ne fixe que les toxines et non pas les minéraux et oligoéléments utiles pour nous), le Metal Sweep est utilisé pour fixer tout ce qui a une affinité avec des groupes sulfhydryles (-SH), donc avec les métaux (dont aussi le zinc, le cuivre, le molybdène etc, mais pas l'aluminium). Depuis que Klinghardt l'utilise en clinique, il ne jure que par ce produit quand il s'agit de détoxifier les métaux lourds. Il dit qu'il n'y a pas de meilleur produit sur le marché en ce moment (mars 2015) en matière de détox des métaux lourds. Pour ceux qui ciblent le mercure, le plomb, l'arsenic, la baryium, le nickel ou le cadmium dans leur détox, le Metal Sweep est alors particulièrement indiqué.

Voici ce qu'en dit Chris Shade:
"La microsilice permet d'utiliser les intestins au lieu des reins pour éliminer les métaux. Elle n'est ni soluble, ni absorbable et n'entre pas dans la circulation sanguine, elle reste dans le tractus gastro-intestinal où elle attire et fixe les métaux pour les éliminer par les selles. Ce pouvoir de fixateur stoppe la circulation entéro-hépatique, décharge le tractus gastro-intestinal des métaux qui seraient autrement redirigés vers les reins. Nous n'avons par contre pas constaté une signalisation aux cellules pour relâcher les métaux."
C'est ce produit que j'ai choisi pour ma prétox. Il ne mobilise pas les toxines et relance tout en douceur les trois phases de détox naturelle des cellules. C'est grâce à ce produit que je tolère à nouveau un peu de gluten. D'une manière générale je sens que la santé de mes intestins s'est améliorée grâce à la prétox. Je n'ai par contre pas de comparaison à offrir avec la chlorella pyrénoïdosa que je n'ai pas encore essayée. Peut-être quelqu'un l'a essayée et pourra nous en dire plus ? J'ai décidé d'essayer le IMD puisque Klinghardt en vantait à maintes reprises et dans plusieurs conférences et articles les mérites, en l'appelant même "tout ce que j'aurais aimé que la chlorella soit". Cela ne l'empêche bien évidemment pas de toujours travailler avec la chlorella, dont les vertus ne sont pas limitées à la seule détoxification, surtout pour la chlorella vulgaris. J'interprète cette comparaison de Klinghardt avec le sous-entendu: "le Microsilica est tout ce que j'aurais aimé que la chlorella soit, en matière de détox pure et dure des métaux lourds" puisque la chlorella présente d'autres atouts très importants pour la santé qui font rougir de honte le IMD.

Cela dit, la capacité d'absorption du Microsilica est impressionante. Chris Shade affirme dans le Thriiive Summit #13 qu'une dose de 100mg d'IMD possède le potentiel fixateur de 100 comprimés de chlorella. Il ne précise malheureusement pas à quel type de chlorella il fait référence. 

Le seul inconvénient du IMD/Microsilica/MetalSweep est son prix: 120€ le flacon de 6g, ce qui fait 2€ la dose qui est de 100mg. Il comporte donc 60 doses qui peuvent durer pendant 2 mois en prétox. En phase ON intensive sa durée de vie peut se rétrécir à 3 semaines. Avant, pendant et après la dépose des amalgames on peut aussi monter facilement jusqu'à 400mg par prise. En comparaison, le prix d'une dose supérieure de pyrenoidosa (6g) s'élève à 1,20€ si on prend le paquet de 500g à 99€ de chez Biopure. La dose de Chlorenergy de 8 comprimés s'élève à 0,80€.

Pour la prétox je conseille une dose par jour le matin et loin des repas pour éviter que le Metal Sweep "n'avale" les bons oligoélements tel que le cuivre et le zinc. A midi on en profitera pour se recharger en bon minéraux, notamment magnésium, zinc, molybdène, cuivre, chromium et manganèse. Si certains symptômes s'accentuent, on peut essayer jusqu'à deux doses et voir si cela améliore la situation.

3. la zéolite


Klinghardt utilise la zéolite principalement dans sa détoxification de l'aluminium et des biocides. Il n'utilise qu'un certain type de zéolite découvert par un professeur allemand à la faculté de Cologne spécialisé dans les argiles et la zéolite qui a fait le tour du monde à la recherche d'une zéolite qui correspond très exactement à certains critères. Lesquels ?

Le problème avec la zéolite c'est que chimiquement parlant elle n'est rien d'autre que du silicate d'aluminium, et quand elle arrive dans l'estomac, l'acide gastrique libère une petite partie de cet aluminium, même avec la meilleure zéolite au monde. Il faut donc une zéolite qui contienne plus de silice que d'aluminium. Seule une zéolite de ce type pourra fixer l'aluminium dans l'intestin. La solution que propose Klinghardt pour remédier au problème de relargage d'une petite quantité d'aluminium c'est de toujours donner la zéolite en même temps qu'un chélateur d'aluminium. C'est principalement la silice. Il a donc encouragé BioPure à associer à leur zéolite une solution spagyrique de prêle en dilution D2, capable de capter l'aluminium libéré pendant la digestion de la zéolite. Joachim Mutter déconseille également de prendre la zéolite peu avant, après ou en même temps que des aliments acides, puisque ceux-ci risquent de précipiter la libération de l'aluminium.

Selon le docteur Chris Shade la zéolite ne fixe pas très bien les autres métaux lourds. Joseph Mercola, Klinghardt et Joachim Mutter chantent le même refrain, ce qui n'empêche pas Klinghardt d'affirmer :
"La zéolite et l'IMD sont les meilleurs fixateurs que nous possédons à l'heure actuelle." (Thriiive Summit #13)
Je me permets donc ici une lecture entre les lignes. En matière de détox, deux choses lui tiennent particulièrement à cœur, puisqu'il considère que ces deux charges toxiques concernent tout être humain vivant dans le monde industrialisé actuel. Il s'agit d'un côté des métaux lourds et en premier lieu du mercure, de l'autre côté il s'agit de l'aluminium et des pesticides pour lesquels Klinghardt a constaté une synergie délétère inquiétante. Et dans cette vidéo Klinghardt fait explicitement mention de la zéolite dans le contexte de la détox de l'aluminium et du glyphosate (pesticides). On pourrait donc reformuler cette affirmation en disant que les meilleurs fixateurs que nous possédons à l'heure actuelle sont la zéolite pour les organophosphorés/organochlorés et l'aluminium ainsi que l'IMD pour les métaux lourds, notamment le plomb, le mercure, le cadmium, le nickel, l'arsenic entre autres.

Bien sûr, ni la zéolite ni le IMD comportent les avantages de la chlorella sur le plan nutritionnel, d'autant plus que la chlorella contient exactement ces substances dont le corps aura un besoin accru pendant la détox (vitamine B12 méthylée, vitamines B2 et B9, SAMe, magnésium et d'autres). C'est pour cela que j'ai choisi d'utiliser le Metal Sweep en tant que fixateur et la Chlorenergy en tant que soutien nutritionnel, sachant que ce produit possède également des capacités de fixateur intestinal, certes plus faible mais à plus large spectre.

4. L'Ecklonia Cava


L'Ecklonia cava est une algue brune d'eau salée dont les propriétés se concentrent plus autour de sa haute teneur en polyphénols, flavonoïdes et antioxydants qu'autour de sa capacité à fixer les toxines. Elle aussi fait l'objet d'une quantité grandissante d'études scientifiques et arbore une liste impressionnante de vertus et d'effets secondaires très souhaitables: elle peut induire le sommeil delta, soutient la clarté mentale, la mémoire et l'humeur, soutient la thyroïde, le système immunitaire et s'est révélée efficace pour calmer l'inflammation. Dans une étude japonaise l'Ecklonia Cava s'est montrée efficace à normaliser les taux de glucose sanguin chez 80% de patients diabétiques. Elle a également pu permettre à 60% d'un panel de patients atteins de la maladie d'Alzheimer de reprendre une vie non-assistée après seulement trois mois de supplémentation en cette algue. Klinghardt l'utilise également dans le cas de dysfonction érectile en lieu et place du viagra. Selon lui, elle posséderait également des capacités de fixateur, mais je n'ai pas encore trouvé la confirmation de cette affirmation. Mais même sans cette capacité, cette algue semble très intéressante à plus d'un titre. De mon côté, je ne la prendrais pas en tant que fixateur intestinal, mais plutôt pour ses effets positifs sur la mémoire et la clarté mentale, et pour combattre l'inflammation.


5. L'argile verte


En ce qui concerne l'argile verte, Klinghardt remarque sa capacité à fixer les neurotoxines et biotoxines produites par les levures, les champignons et les bactéries dans les intestins. Il l'utilise à la place de la cholestyramine. Il précise également que contrairement à la chlorella, à la Microsilice et à la zéolite, il ne prescrirait pas l'argile verte en traitement continu, mais plutôt ponctuel, notamment pendant les crises où trop de toxines ont été mobilisées d'un coup ou lorsque certains micro-organismes se réveillent et relâchent trop de biotoxines.

Il l'utilise également en association avec le psyllium et le mélange Schliebusch pour casser les biofilms intestinaux. Je n'en connais pas encore exactement les proportions, mais voici les ingrédients:
  • 1 càc d'argile verte
  • 1 càs du mélange Schliebusch qui contient:
    • psyllium
    • pectine de pomme
    • propolis
    • graines de lin
    • poudre de 7 plantes d'Heidelberger
      • vermouth/absinthe, genévrier, achillée millefeuille, fenouil, anis, cumin et  Pimpinella (Bibernelle en allemand)
Ce mélange est à prendre une fois par jour pendant six semaines. Klinghardt explique que cela débarrasse l'intestin des communautés de microbes qui se protègent par un biofilm qui colle à la paroi intestinale et empêche les nutriments d'être absorbés. Si ce protocole réussit à casser ses biofilms et à libérer ainsi l'intestin, le patient répondra mieux à toute thérapie subséquente. Mais j'anticipe ici sur le deuxième volet de la triade de la détoxification: les micro-organismes pathogènes. Je pense néanmoins que je vais me soumettre à ce protocole avant et après mon nettoyage du foie.


Conclusion


Les fixateurs intestinaux sont la pierre angulaire de tout programme de détox. Ils nous assurent la présence d'un ramasseur avant de secouer le pommier grâce à d'autres produits. La question qui se pose maintenant est de savoir où se trouvent nos toxines ? Si nos voies de détoxification et notre système de détoxification naturelle sont atteints par une toxicité chronique de longue date et par la présence de microbes opportunistes et leur sécrétion de biotoxines qui ne font qu'ajouter à la charge en toxines que notre organisme devra éliminer, il est possible que ces toxines n'arrivent même plus jusqu'aux intestins et restent accrochées aux endroits où elles se sont logées (matrice extracellulaire, tissus conjonctifs, cellules). Les fixateurs présents dans les intestins pourront donc balayer les toxines et métaux présents dans la nourriture et extraire une partie des toxines circulant dans le sang à travers la paroi intestinale, mais ils n'auront pas vraiment d'effets sur les toxines stockées dans notre organisme, à l'exception de la chlorella qui comporte aussi des peptides absorbée par la digestion et capables de mobiliser et déloger les toxines là où elles se trouvent, d'où l'importance d'en prendre en grande quantité.

Si nos voies de détoxification ne sont pas trop compromises et que notre système de glutathion est encore en assez bon état de marche (grâce aux autres démarches de la prétox), alors la présence de fixateurs dans les intestins pourra encourager l'organisme à se débarrasser de ses toxines stockées. Peut-être qu'un organisme en très bonne santé pourra ainsi se débarrasser même des toxines stockées dans le cerveau, mais je ne fais ici que conjecturer.

Klinghardt conseille également d'accompagner la prise de fixateurs par des lavements au café une à deux fois par semaine ou chaque jour où l'on n'a pas évacué les selles. Il est crucial d'aller à la selle au moins un fois par jour puisque les selles sont désormais particulièrement chargées en toxines. Les lavements ont en plus d'autres indications et effets secondaires très souhaitables puisque selon le liquide de lavement qu'on utilise (lavement au café, au lait avec de l'ail, lavements avec des infusions de plantes, de sels d'epsom) on profitera d'effets anti-parasitaires, protecteurs du foie et des reins, d'effets anti-douleurs et bien d'autres. J'en parlerai plus en détail dans le troisième principe de la détox: "3. ouvrir la voie des intestins".

Je pense que la santé de chacun d'entre nous pourra grandement profiter de ces fixateurs intestinaux. Je pense que je vais tous les essayer et expérimenter un peu avec eux. J'ai commencé avec le Metal Sweep il y a plus de deux mois, je suis maintenant passé à la chlorella (Chlorenergy), et je compte introduire bientôt la zéolite pour remplacer le Metal Sweep mais tout en continuant la chlorella. Quand mon paquet de Chlorenergy sera terminé, je passerai à la pyrénoïdosa. J'ai également envie d'essayer l'Ecklonia Cava, notamment grâce à ses vertus pour le cerveau, la mémoire, la clarté mentale, le sommeil et son action anti-inflammatoire, mais je ne la prendrais pas en tant que fixateur intestinal. Je pense aussi que c'est une bonne chose de faire une rotation des fixateurs, puisque chacun a son spectre spécifique et des affinités particulières pour certaines toxines. Pour l'instant je n'en ai utilisé que deux, mais je vous tiendrai au courant dès que j'ai quelque expérience avec les autres.

4 commentaires:

Unknown a dit…

bonjour Monsieur,
Votre blog est passionnant . Voici 2 heures que je lis vos articles les uns après les autres. Je suis moi-même chirurgien dentiste, je pratique les déposes d'Ag sécurisée et j'ai acquis une bonne connaissance des méthodes de chélation. Je conseille quelquefois au cabinet sans m'exposer !! Politique du Conseil de l'ordre oblige !
Après un Oligoscan récent j'ai appris que j'étais en surcharge de métaux lourds, sans surprise puisque j'ai commencé ma carrière en faisant mes Amalg au pilon : mélange de Hg et Ag, étain et zinc, dans un cabinet avec moquette et goutelettes de mercure qui roulaient partout !!!
Dans l'ordre je suis en surcharge d'Al ++++, puis Ag +++ puis Hg ++ etc; Soit 73 % de métaux avec un déficit d'élimination : 60 %. Sans symptômes pour l'instant !!
A ce sujet je pense que l'Oligoscan est un outil utile pour faire une première photographie des surcharges et déficit secondaire en oligoéléments.
C'est une patiente qui m'a orientée sur la méthode Cutler que je ne connaissais pas et de fil en aiguille je suis tombée sur vous.
J'ai moi même le projet d'aider les gens un peu perdus à s'organiser dans leur détox-chelation afin d'éviter de perdre un temps fou et les orienter directement sur les bons produits dans les bons labo.
Je vous écrit donc car j'en suis aux intestins et aux fixateurs; et je voulais porter à votre attention une algue : Limonaria japonica qui a la particularité de fixer les métaux dans l'intestin et d'empêcher leur réabsorption ( alginate) . Plus elle fixe aussi les éléments radioactifs . Vous pourrez trouver des précisions sur nutranews.
Elle mériterait d'être citée dans la liste de vos fixateurs. Elle est commercialisée entre autre par un excellent labo : Physiosens gamme oligosens spécialisé justement dans les chélation et détox. Produits dynamisés.
J'ai moi même commencé ma détox dans l'ordre que vous citez mais j'ai remplacé la chlorella par cette algue.
Je vais donc continuer ma consultation de votre blog et comme en plus vous écrivez bien, cela facilite la lecture . C'est clair, concis bien structuré . Félicitations.
J'espère que votre santé s'est améliorée après tous ces efforts.
Sincères salutations
Valérie Dejaune

Unknown a dit…
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
Yggdrasill a dit…

Merci beaucoup Valérie pour vos précisions utiles ! Je ne connaissais pas cette algue et si le temps me le permet, je me renseignerai. L'achat d'une maison ancienne et sa restauration ne me permettent plus pour l'instant de continuer ce blog qui est donc "en jachère" pour un temps indéfini. Mais c'est grâce à vos commentaires qu'il reste encore vivant.
Merci et bonne santé à vous

Gilles

Lucie a dit…

Merci pour cet article très détaillé. Pour la chlorella, j'avais cru comprendre que c'était une algue un peu similaire à la spiruline en tout cas dans ses bienfaits c'est pourquoi je me suis tournée vers cette spiruline bio dont je suis vraiment satisfaite. C'est vrai que l'on a des idées reçues sur les produits venant de chine mais il suffit de réaliser toutes les analyses (métaux lourd, microbiologique et sélectionner des fermes biologiques) et à mon humble avis cela peut suffire.